Les interviews responsables : Agence Ocelot :

Publié le 2 février 2023

Nouvel épisode des interviews responsables. Nous sommes ravis de voir que la présentation d’Emmanuelle ABOAF ont suscité votre intérêt.

On continue donc sur notre lancée. Et aujourd’hui, c’est Fabien PERROT qui répond à nos questions numérique responsable.

Bonjour Fabien, peux-tu te présenter et nous parler de l’Agence Ocelot ? 

Bonjour à tous.tes ! Je m’appelle Fabien Pérot, j’ai 27 ans. Je suis développeur web spécialisé en éco-conception web, et j’ai fondé l’agence web éco-responsable qui s’appelle l’Agence Ocelot, en mars 2022. J’ai d’abord travaillé en tant que freelance pendant quelques années avant de fonder ma propre agence : j’étais assez frustré, en effet, de ne pouvoir aider mes clients que sur la partie site web et non pas également sur le référencement naturel, le copywriting, la publicité en ligne. C’est ce que j’ai voulu offrir avec cette agence, dont les services restent bien évidemment très orientés site web (création, refonte, optimisation, maintenance), mais pas que !

Notre objectif est d’aider les entreprises et les freelances à impact positif à développer leur activité en ligne, de la façon la plus responsable et la plus durable possible. Mais nous aimons également aider des structures pas forcément « engagées » : cela permet de sensibiliser, toujours plus, à l’impact du numérique sur l’environnement.

Peux-tu nous en dire plus sur ta profession de Développeur web spécialisé en éco-conception ? Quelles sont tes missions ?

L’idée est de développer des sites qui ont le moins d’impact possible sur l’environnement, en appliquant toutes les optimisations que propose l’éco-conception web. Cela passe par des choses très simples, que chacun peut mettre en place :

  • Choisir un hébergeur vert,
  • Opter pour un design épuré,
  • Compresser les photos et les vidéos,
  • Faire attention au choix des polices d’écritures…

Mais aussi des choses plus complexes, à la main plutôt des développeurs :

  • Mettre en cache le site,
  • Auto-héberger les polices d’écritures,
  • Minifier les codes JS/CSS/HTML par exemple.

Mais cela ne doit pas être fait au détriment de la qualité du site, de son design, de ses fonctionnalités. Au contraire, l’éco-conception présente de nombreux avantages qu’il faut absolument exploiter : le fait d’avoir un site plus rapide, plus fluide, plus facile à maintenir, à l‘expérience utilisateur améliorée.

Le site web reste un outil marketing qui doit servir les besoins de visibilité et de croissance d’une entreprise : l’éco-conception y répond bien évidemment, mais d’une façon plus réfléchie et raisonnée.

Pour commencer, quelle est ta définition du numérique responsable ?

Le numérique responsable, c’est utiliser le numérique pour son activité et/ou ses usages privés à travers des éco-gestes pour en limiter l’impact environnemental. C’est avoir la vision aussi bien sur les usages (streaming, cloud, site…) que sur les terminaux (ordinateurs, smartphones…).

Fabien Perrot – Agence Ocelot

Côté usages, en limitant par exemple la qualité vidéo en streaming, en allégeant les boites mails et cloud.
Et côté terminaux, en allongeant au maximum la durée de vie des appareils, en optant pour du reconditionné, en faisant attention au recyclage.

Des conseils très bateaux mais qui ont un réel impact si chacun y met du sien.

Selon toi, en quoi la sobriété numérique et l’inclusion numérique peuvent-elles être complémentaires ?

Il y a en effet des atomes communs ! La sobriété numérique, c’est aller à l’essentiel, viser le minimum plutôt que le maximum. C’est par exemple concevoir des sites web légers, que chacun puisse consulter, peu importe la puissance de son ordinateur ou de son smartphone. C’est tendre vers un design simple, minimaliste, qui puisse être fonctionnel même pour les personnes en situation de handicap. Sobriété et inclusion sont donc liées par cette même démarche.

Mais je pense aussi que c’est l’occasion parfaite de traiter les deux sujets en même temps (qu’ils aient des points communs ou non) plutôt que de les traiter indépendamment. Cela donne de la visibilité à ces deux points, sans effort supplémentaire !

Comment perçois-tu le développement d’internet ? Plutôt comme un avantage ou un point noir de nos modes de consommation actuels ?

Je pense que c’est une chance incroyable d’être témoin de ça. Cela fait partie, selon moi, de l’une des plus grandes inventions que l’on ait eu. C’est un outil qui offre tellement d’opportunités : pour travailler, étudier, se divertir, communiquer avec la terre entière, apprendre sur des sujets dont on n’aurait jamais imaginé l’existence.

Mais comme pour d’autres outils, il faut l’utiliser à bon escient : maîtriser les dérives, maîtriser les impacts sur l’environnement, les problèmes de vie privée, d’inégalité. Peut-être également en avoir une consommation « raisonnée », comme pour toutes les bonnes choses, pour ne pas accentuer, justement, tous les problèmes qui peuvent exister.

C’est un objectif à avoir pour les professionnels du web, comme nous, mais aussi pour tous les utilisateurs lambda. Alors je dirai « avantage » plutôt que point noir, mais à condition de l’utiliser pour ce qu’il est vraiment.

Cela fait maintenant plusieurs mois que tu utilises notre solution d’audit ? Tu as même réussi à obtenir notre certification. Es-tu satisfait des solutions que nous proposons ? 🙂

Bien sûr, c’est l’une des premières solutions concrètes qui a émergé sur ce secteur. D’ailleurs, la tendance s’est bien accélérée depuis ! Improved Impact est vraiment un super compromis puisqu’il est exploitable par les professionnels de l’éco-conception web, et par les entreprises elles-mêmes. Les professionnels comme moi y voient un outil complet, exhaustif, qui permet de réellement « travailler » les sites web dans la bonne direction. Et les entreprises y voient une opportunité de valoriser leurs engagements environnementaux, à travers une certification de leur site web éco-conçu.

Ce que je trouve intéressant est d’avoir mêler éco-conception web et accessibilité, un sujet trop souvent mis de côté. Cela m’a moi-même poussé à m’y intéresser davantage.
C’est aussi l’occasion de soutenir une équipe Improved Impact à l’écoute, toujours disponible et bienveillante. Cela fait partie de la super expérience que j’ai pu avoir de l’outil !

Avant de conclure, quel conseil nous partagerais-tu pour tendre vers un numérique + responsable ?

Amener la sensibilisation, par tous les moyens ! C’est, selon moi, l’action la plus efficace : sensibiliser davantage aux impacts du numérique.

On a aujourd’hui beaucoup de solutions technologiques (Improved Impact, Filevert…). Il faut simplement que les gens puissent comprendre que le numérique pollue. Ce sont ces personnes là qui, demain, viendront utiliser ces solutions et viendront agir pour un numérique plus responsable. Sinon, ces initiatives resteront très peu utilisées.

Il faut en parler à nos amis, notre famille, nos collègues, sans JAMAIS culpabiliser les gens. Simplement ouvrir le débat, expliquer que le cloud, le streaming, les mails, tout ceci a un impact, mais qu’il est possible de le limiter.

Un petit mot pour la fin ?

Dans ce même esprit que j’ai essayé de développer aujourd’hui : peut-être moins utiliser le web, mais mieux ! L’idée n’est pas de le transformer complètement ni de l’abandonner ou de le remplacer. Simplement l’utiliser plus intelligemment et plus « modérément » j’imagine 🙂

Vivons avec notre temps !