Après un premier volet alarmant sorti en août 2021, le second groupe du GIEC a livré son rapport ce lundi 28 février.
- Conséquences du réchauffement climatique,
- Solutions d’adaptations mises en place,
- Pertes et dommages engendrés,
Découvrez en détails les éléments constitutifs de ce second dossier.
Le GIEC qu’est ce que c’est :
Créé en 1988 par le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement) et l’OMM (Organisation Météorologique Mondiale), le GIEC désigne le Groupe d’Expert Intergouvernemental sur le Climat. Il regroupe actuellement 195 pays du monde entier.
Son objectif ? Analyser le changement climatique et ses conséquences, afin de mettre en place des stratégies d’adaptations à travers le monde.
A l’heure actuelle, pas moins de six rapports ont été publiés par le GIEC. Chacun de ces rapports comprennent trois parties :
- Une première faisant l’état des lieux de la situation en prenant en compte les données scientifiques les plus récentes concernant le changement climatique.
- Une seconde mettant en lumière les impacts du changement climatique sur nos écosystèmes.
- Une dernière abordant des solutions à mettre en place pour minimiser l’impact du réchauffement climatique.
Rappel du premier volet du rapport du GIEC :
Co-écrit par 234 personnes du monde entier, et relu par les représentants des 195 États membres du groupe, le premier volet recensait les données scientifiques les plus récentes sur le réchauffement climatique. Voici un rapide résumé des points clés abordés :
- Depuis 2014, la planète a connu un réchauffement climatique sans précédent de +1.1°C par rapport au XX° siècle. Les cinq dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées. Et chacune des quatre dernières décennies a été successivement plus chaude que la précédente depuis 1850 .
- L’Homme est 100% responsable du réchauffement climatique que nous subissons. Les gaz à effet de serre et CO2 que nous rejetons ont réchauffé le climat à un rythme jamais connu depuis au moins 2000 ans.
- Le changement climatique d’origine humaine affecte de nombreux phénomènes météorologiques et climatiques à travers le globe. L’atmosphère, les océans, la cryosphère et la biosphère ont été soumis à des changements rapides et généralisés qui n’avaient pas été observés depuis des milliards d’années.
- Le GIEC est formel, le réchauffement climatique a de grandes chances de s’arrêter si la neutralité carbone est atteinte. Des actions fortes, immédiates et durables doivent être mises en place pour réduire nos émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre.
- 5 scénarios ont été envisagés pour les décennies à venir. Selon le scénario le plus green, nous devrions atteindre une hausse d’1.5°C autour de 2030, suivi par un pic de température à 1,6°C entre 2041 et 2060, avant de finalement redescendre autour des 1,4°C avant la fin de notre siècle.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le lien suivant pour découvrir notre article exclusivement dédié à l’analyse du premier rapport.
Les points clés du 2ème volet du rapport du GIEC :
« Les preuves scientifiques sont sans équivoque : le changement climatique est une menace pour le bien-être humain et la santé de la planète. Si les températures dépassent les 2°C de réchauffement, le développement résilient au changement climatique deviendra impossible dans certaines régions du monde ».
Hans-Otto Pörtner, coprésident du Groupe de travail II du GIEC
Dévoilé le lundi 28 février, ce nouveau rapport s’intéresse cette fois-ci aux impacts du changement climatique, à l’adaptation et à la vulnérabilité de notre société ainsi que de nos écosystèmes.
Les conséquences du réchauffement climatique sont bien réelles :
Les effets néfastes du réchauffement climatique sont irréversibles et s’observent déjà depuis l’ère préindustrielle. Depuis les années 1850, la température dans le monde a augmenté de 1,09 °C.
Conséquences ?
- Environ 3,3 à 3,6 milliards de personnes vivent dans des contextes très vulnérables au changement climatique,
- Environ un milliard de personnes pourraient vivre d’ici 2050 dans des zones côtières menacées par la montée des eaux,
- De nombreuses espèces animales migrent pour tenter de survivre au réchauffement climatique. Il n’y jamais eu autant d’espèces menacées d’extinction,
- Les effets du réchauffement climatique ne sont pas les mêmes en fonction des régions du monde. Les personnes et les systèmes les plus vulnérables sont affectés de manière disproportionnée.
Des solutions d’adaptation existent et sont mises en place …
« Nos actions d’aujourd’hui façonneront la façon dont les gens vont s’adapter et la nature réagir face à l’augmentation des risques climatiques. »
Hans-Otto Pörtner
Si la situation est préoccupante voire semble inévitable, le GIEC est formel, il est encore temps d’agir. L’avenir est entre les mains de nos dirigeants, nos entreprises, et tout à chacun. Nous devons nous adapter au plus vite.
Le rapport souligne des progrès dans la planification et la mise en œuvre de l’adaptation dans tous les secteurs et toutes les régions du monde. Au moins 170 pays et de nombreuses villes ont intégré l’adaptation dans leurs politiques climatiques et leurs processus de planification. Et c’est dans ce sens que nous devons continuer. Des options d’adaptation réalisables et efficaces existent. Le GIEC en présentera notamment plusieurs à l’issue de leur 3ème rapport qui sortira en avril prochain.
« En investissant dans l’adaptation maintenant, le monde évitera des investissements plus importants à l’avenir. De plus, l’adaptation peut générer de multiples avantages : assurer la productivité de la pêche, de l’agriculture et des entreprises, favoriser l’innovation, la santé et le bien-être, tout en réduisant les risques et les dommages climatiques »
Hans-Otto Pörtner
Mais elles ne sont pas optimum :
Toutefois, si de nombreux pays intègrent des solutions d’adaptation dans leur politique, l’écart entre ce qui est fait et ce qui reste à faire est encore trop important.
« Au rythme actuel de planification et de mise en place de l’adaptation, l’écart entre les besoins et ce qui est fait va continuer à grandir. Cet écart s’explique notamment par « le manque de financement, d’engagement politique, d’informations fiables et de sentiment d’urgence ».
AFP
De plus, les initiatives mises en place aujourd’hui se focalisent trop sur la réduction immédiate et à court des effets climatiques. Il est important d’avoir une vision à long terme pour mettre en place des mesures efficaces et pérennes.
Le GIEC met aussi en garde contre les mal-adaptations croissantes, soient des tentatives d’améliorations qui se révèlent finalement contre-productives. Nous n’avons plus le temps de faire des erreurs.
Pour les scientifiques du GIEC, la maladaptation pourrait être évitée avec une planification et une mise en œuvre multisectorielles, inclusives et à long terme des mesures d’adaptation présentant des avantages pour de nombreux secteurs et systèmes.
«Les éléments scientifiques sont sans équivoque: le changement climatique menace le bien-être de l’humanité et la santé de la planète. Tout retard dans l’action mondiale concertée nous ferait perdre un temps précieux et limité pour instaurer un avenir viable»
Hans-Otto Pörtner
La mise en place d’un développement résilient aux changements climatiques :
“ Un développement résilient aux changements climatiques, nécessite la mise en œuvre, de manière intégrée, des politiques d’adaptation au changement climatique, des politiques de protection de la biodiversité et des écosystèmes, et des politiques de réduction rapide des émissions de gaz à effet de serre.”
Ministère de la transition écologique française
Selon le GIEC, un développement résilient aux changements climatiques est réalisable si :
- Les gouvernements, la société civile et le secteur privé font des choix de développement inclusifs,
- La coopération internationale et les gouvernements travaillent à tous les niveaux avec les communautés, en développant des partenariats avec les groupes traditionnellement marginalisés,
Vous l’aurez compris, le maître mot dans la lutte contre le réchauffement climatique semble être la coopération. Il est capital que l’ensemble des gouvernances et les différentes régions du monde travaillent ensemble si nous voulons lutter efficacement contre le réchauffement climatique.
Il est encore temps d’agir :
Il n’est pas trop tard, nous pouvons encore réduire les effets néfastes du réchauffement climatique. Les choix et les actions de nos dirigeants mises en œuvre au cours de la prochaine décennie seront déterminants pour le futur de la planète, des personnes et de notre écosystème. Il nous faut agir vite, plus nous avancerons dans le temps, plus les perspectives de développement résilient au changement climatique seront limitées.
Les scientifiques du GIEC nous donnent une dernière fois rendez-vous en avril, pour la publication de l’ultime rapport qui mettra en exergue des solutions pour lutter contre le réchauffement climatique.