Les référentiels de l’accessibilité numérique dans le monde

Publié le 21 octobre 2021

A l’heure où l’accessibilité numérique est au centre de l’attention, nous vous livrons une rétrospective des référentiels de l’accessibilité utilisés dans différents pays. Du référentiel international dicté par la W3C, au RGAA, en passant par le référentiel d’accessibilité made in Canada… Vous saurez tout (ou presque) sur la situation de l’accessibilité numérique dans le monde.

INTRODUCTION :

Qu’est ce que l’accessibilité numérique ?

L’accessibilité numérique, c’est rendre les sites web et les services en ligne accessibles à tout à chacun.

L’accessibilité numérique est une notion fondamentale, notamment pour les personnes en situation de handicap. Avoir un site internet accessible c’est permettre à tous :

  • De consulter du contenu en ligne.
  • D’utiliser les services numériques en toute autonomie.

L’accessibilité numérique n’est pas uniquement réservée aux personnes en situation de handicap.

Écrire des contenus faciles à lire , avoir un site internet bien construit, régler ses contrastes… Ces éléments facilitent l’accessibilité numérique.

L’accessibilité numérique aujourd’hui :

Depuis une dizaine d’années, l’accessibilité numérique a beaucoup évolué à travers le globe. Autrefois peu abordée, elle prend aujourd’hui une place importante lorsque l’on parle de développement web.
Pourtant, une grande partie de la population n’est toujours pas familière avec cette notion.

Voici 5 dates clés qui ont menées à l’accessibilité numérique que l’on connaît aujourd’hui :

  • 1999 : Création du premier guide de l’accessibilité numérique, WCAG (Web Content Accessibility Guideline), par W3C (World Wide Web Consortium). C’est la première fois qu’un référentiel contenant des solutions d’accessibilité est publié.
  • 2005 : Publication de la loi sur l’égalité des droits et des chances : l’accessibilité numérique devient une obligation légale en France.
  • 2009 : Lancement du Référentiel Général d’Accessibilité des Administrations (RGAA). Il impose la mise en œuvre de l’accessibilité numérique pour les services numériques de l’Etat et des collectivités territoriales en France.
  • 2016 : Instauration de la loi pour une république numérique. Son objectif : améliorer l’accessibilité du numérique aux personnes en situation de handicap.
  • 2019 : Parution du décret n°2019-768 et de la dernière version du RGAA (Règlement Général d’Amélioration de l’Accessibilité). L’obligation de l’accessibilité numérique s’étend aux entreprises du privé et devient obligatoire pour les entreprises avec un Chiffre d’Affaires de 250 millions d’euros annuel.

Vous souhaitez aller plus loin sur le sujet ? N’hésitez pas à consulter notre article spécialement dédié à ce sujet 😉

LE MODÈLE INTERNATIONAL :

Vous l’aurez donc compris, l’accessibilité commence doucement à se faire une place dans le monde du numérique.
Et sur ce point, certains pays sont plus en avance que d’autres (comme les Etats-Unis par exemple).

LA NORME WCAG :

“Web Content Accessibility Guidelines (WCAG) est développé par le biais du processus W3C dans le but de fournir une norme partagée unique pour l’accessibilité du contenu Web qui répond aux besoins des individus, des organisations et des gouvernements à l’échelle internationale.”

https://www.w3.org/WAI/standards-guidelines/wcag/

Précurseur dans ce domaine, les Américains ont été les premiers à mettre en place un guide de l’accessibilité numérique en 1999. Selon le W3C, pour qu’un contenu web soit conforme, il doit impérativement répondre à 4 critères :

  • Être perceptible : Chaque information doit être facilement accessible, peu importe son emplacement sur la page.
  • Être utilisable : Les internautes doivent être capables d’effectuer toutes les actions possibles sur une page web (Navigation au clavier / Gestion des animations…)
  • Être compréhensible : Le contenu et l’architecture du site doivent être faciles d’accès afin de permettre une bonne compréhension.
  • Être robuste : Le contenu doit être suffisamment fiable pour permettre sa lecture par les technologies d’assistance.

Depuis juin 2018, le W3C a mis à jour son document en ajoutant 17 nouvelles recommandations, répondant à 3 différents niveaux d’accessibilité :

  • A ou simple A : Ce premier niveau contient les critères fondamentaux pour avoir une accessibilité correcte.
  • AA ou double A : Le niveau d’accessibilité du site est amélioré, optimisé pour tous, et permet un accès facilité aux informations qu’il contient.
  • AAA ou triple A : Le niveau d’accessibilité est excellent et le confort de navigation optimal pour tous les utilisateurs.

La dernière version de ce document est le WCAG 2.1. Et une nouvelle version est attendue pour la fin de l’année 2021.

OÙ SE SITUE LA FRANCE DANS L’ACCESSIBILITÉ NUMÉRIQUE ?

En France, nous répondons aux normes RGAA (Référentiel Général de l’Amélioration de l’Accessibilité). Créé en 2009 , le document reprend les normes de niveau AA du WCAG 2.1.

En raccord avec la loi du 11 février 2005, le référentiel est régulièrement mis à jour afin de correspondre aux nouvelles exigences du W3C. Nous sommes aujourd’hui à la 4ème version du document, intitulé RGAA 4.1.

Vous souhaitez être conformes aux normes RGAA ? Voici une liste des critères demandées pour valider votre conformité :

  • Hiérarchisez les titres de vos pages avec des balise H1/ H2/ H3.
  • Faites attention aux couleurs et contrastes utilisés.
  • Ajoutez des textes alternatifs sur des images à but informatif.
  • Ajoutez un plan de votre site.
  • Facilitez la navigation au clavier.

Selon l’Indice d’Accessibilité Numérique mis en place par l’Union International des Télécommunications (UIT), la France se positionne 14° du classement des pays européens, loin derrière la Suède, le Danemark et l’Islande sur le podium.

De nouvelles mesures et une sensibilisation au numérique responsable doivent être mises en place si nous souhaitons rattraper notre retard dans le domaine.

QUELQUES RÉFÉRENTIELS INDÉPENDANTS :

Certains pays sont allés plus loin dans la démarche de l’accessibilité numérique et ont mis en place leurs propres référentiels.

Le cas Canadien : Standard of Web Accessibility :

En 2010, une autrice aveugle du nom de Donna Jodhan interpelle le gouvernement Canadien en justice pour non-respect des normes d’accessibilité sur leur site internet.

Aujourd’hui, l’ensemble des sites internet et applications du gouvernement du Canada sont en adéquation avec les normes de niveau AA du WCAG 2.1.
Mais le pays va plus loin, avec pour but de garantir un haut niveau d’accessibilité pour tous.

Pour ce faire, le pays a mis en place son propre référentiel d’accessibilité open source intitulé Standard of Web Accessibility.
Publié en 2011, il s’agit d’une bibliothèque de code pour construire des sites Web accessibles, faciles d’emploi et optimisés pour les appareils mobiles.

Le cas Allemand : BITV 2 :

Les Canadiens ne sont pas les seuls à avoir publié leur propre référentiel. Les Allemands l’ont fait quelques années avant eux :

  • En 2002, le gouvernement rédige la Réglementation des technologies de l’information sans obstacle (BITV pour Barrierefreie Informationstechnik-Verordnung).
  • Remplacé en 2011 par la version actuelle BITV 2.0, l’ordonnance a pris le nom de Réglementation des technologies de l’information sans barrière.

Son objectif ? Définir des exigences en matière de technologies de l’information et de la communication pour prendre en compte l’utilisation des personnes en situation de handicap.
Pour cela, il garantit des exigences d’accessibilité élevées aux sites Web, ainsi qu’aux applications mobiles.

Voici quelques règles énoncées dans le référentiel :

  • Les formulaires, les processus interactifs et les pages d’accueil doivent tenir compte du degré d’accessibilité le plus élevé possible.
  • La page d’accueil d’un site Internet doit contenir les informations essentielles du site Internet à la fois en langue des signes allemande et en langage clair.
  • Les organismes publics doivent publier une déclaration d’accessibilité pour leurs sites web et applications mobiles.
  • Les autorités fédérales doivent régulièrement documenter la population sur les enjeux et l’évolution de l’accessibilité numérique.

Le cas Chinois : GovHK :

Avec près de 83 millions de personnes en situation de handicap (représentant 6.3% de la population du pays), la Chine, et plus particulièrement Hong Kong, a mis en place son propre référentiel de l’accessibilité numérique : le GovHK.

Comme les ordonnances citées précédemment, le GovHK a pour objectif d’inclure les besoins des personnes en situation de handicap afin d’améliorer l’accessibilité des sites internet et navigateurs web les plus populaires. Conforme au WCAG 2.0, il répond aux normes d’accessibilité de base et avancées de niveau AA.

GovHK est continuellement revu pour améliorer ses exigences. Voici une liste des domaines pris en compte pour garantir l’accessibilité du web à tous :

  • Accessibilité par les navigateurs et les systèmes d’exploitation populaires en adéquation avec la norme HTML 5.
  • Mise en place de raccourcis clavier pour garantir l’accès aux personnes aveugles ou atteintes de déficiences musculaires.
  • Compatibilité avec les lecteurs d’écran et le logiciel d’agrandissement d’écran pour faciliter la navigation des personnes malvoyantes.

LE MOT DE LA FIN :

Vous l’aurez donc compris, l’accessibilité numérique est capitale lorsque l’on parle de conception ou de navigation sur le web.
Avec plus d’1 milliards de personnes souffrant d’un handicap à travers le monde, il est urgent de se mettre à jour.

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Pour aller plus loin :